NOTE : ce texte a été écrit trois ans avant sa date de publication, lors d’une phase plus dramatique de ma vie.
Maudit, quand est-ce que je vais savoir quoi faire de ma vie?
Quand est-ce que je vais cesser de me sentir comme un imposteur?
Quand est-ce que je vais cesser d’avoir besoin de validation?
Quand est-ce que j’aurai le courage d’être moi-même? Moi en entier. Moi au complet.
Pour celles et ceux d’entre vous qui sont infiniment curieux et qui cherchent sans cesse à évoluer, vous savez déjà que répondre à ces questions est le travail d’une vie.
Je dois l’admettre, ces questions peuvent être épuisantes, mais je réalise qu’elles font partie du processus qui me permettra de devenir la personne que je suis destiné à être.
Jusqu’à tout récemment, ces questions étaient des obstacles pour moi, et je me sentais coupable d’être incapable d’y répondre. Coupable de ne pas être prêt pour la suite.
Pourquoi ne puis-je pas être comme cette femme, qui a toujours su qu’elle voulait être médecin et qui n’a pas eu à s’engager dans ces batailles existentielles sans fin pour le déterminer? Ce serait tellement plus simple.
Je me suis retrouvé à essayer de creuser toujours plus loin au fond de moi pour y voir plus clair. À essayer d’enlever lentement les couches de conditionnement qui rendaient ma vision floue, un peu comme une version inversée de ces vieilles publicités de MADD, Les mères contre l’alcool au volant, où les verres de bière obscurcissaient progressivement votre vision. (Désolé pour la référence un peu abstraite tout droit sortie des années 1990, je me fais vieux. L’argument reste valable.)
L’ironie, c’est que certains aspects de ma vie semblent si clairs. C’est agaçant, quand même.
Si je veux rester en bonne santé, la recette est assez simple (parfois difficile, certes, mais simple) : manger sainement, boire beaucoup d’eau, faire de l’exercice, dormir 7 à 8 heures par nuit, méditer, et ranger ce maudit cellulaire de temps en temps.
Même la recette de l’amour et des relations personnelles est relativement élémentaire : traiter les autres personnes comme elles veulent être traitées, faire acte de réelle présence pour elles, les écouter attentivement, avec compassion et sans aucun jugement, et
Mais lorsqu’il s’agit de l’œuvre de ma vie, de l’incidence que je veux avoir sur le monde qui m’entoure et de la personne que je suis destiné à devenir, je n’arrive pas à cerner la voie à suivre, étape par étape. Où sont les astuces faciles et les remèdes miracles quand on en a vraiment besoin?
Ça vous tuerait de m’aider un peu?
Quels sont mes objectifs pour karmadharma? À long terme? À court terme?
Quelle devrait être l’ampleur de sa croissance? Comment croître de manière durable?
Quels types de services dois-je offrir? Comment être le plus utile possible?
Faut-il se spécialiser? Ou se diversifier?
Qui embaucherons-nous ensuite?
Que dois-je apprendre ensuite?
Récemment, un de mes bons amis m’a lancé : « Que ferais-tu si ce processus ne t’apparaissait jamais clairement? S’il contenait toujours un peu d’inconfort? Si le brouillard ne se dissipait jamais complètement? »
Quoi?! Est-ce que je peux accepter ça?
Après avoir surmonté ma colère face à cette question que je reçois comme une gifle, bien que j’adore sa nature légitime (sans parler du fait que c’est généralement moi qui lobe ce genre de grenade sur les autres), j’ai réalisé que, oui, je pourrais tout à fait accepter ça.
En fait, après mûre réflexion, c’est exactement de cette manière que j’ai toujours appris et progressé. Et ce sera probablement toujours le cas.
Pour des raisons que j’ignorais à l’époque, l’image de Fumseck, le phénix de Dumbledore dans la série Harry Potter, m’est venue à l’espri
Fumseck, le phénix, en plus de vivre d’extraordinaires aventures pour sauver des vies (je suis partant!), vieillit jusqu’au jour de sa combustion, où il éclate alors en une boule de flammes avant de renaître de ses cendres sous la forme d’un jeune phénix pour recommencer son cycle de vie. Sa sagesse, son expérience et son essence, cependant, ne se perdent jamais.
J’ai soudain réalisé que ma vie était composée de plusieurs cycles du phénix, l’un après l’autre, et que, par un choix désormais conscient, elle se poursuivrait ainsi jusqu’à ma mort, chaque nouveau cycle me rapprochant de ma destination ultime.
En ce qui concerne ma condition physique, après être passé d’un entraînement minimal au CrossFit, aux courses Spartan, aux marathons Ultra Trail, et maintenant aux compétitions Ironman, Jody me taquine de temps en temps en me disant :
- « Je me demande qui tu vas devenir cette année. » Je réponds en souriant que c’est une bonne question et que j’aimerais bien le savoir moi-même.
- « Quand est-ce que ça s’arrête? » me demande-t-elle, une question à laquelle je réponds sciemment « Jamais ».
- « Quand seras-tu enfin satisfait? » Je lui réponds que je le suis déjà, mais qu’il y a constamment de nouvelles choses à apprendre, de nouvelles limites à tester, de nouveaux plateaux à atteindre, de nouvelles frontières à franchir. Que mes démarches n’émanent pas d’un besoin d’en avoir toujours plus, mais de ma certitude qu’il m’est possible de faire mieux.
Je me rends compte, sans vraiment le vouloir, que ce cercle évolutif se manifeste également dans ma vie professionnelle.
Je me retrouve à courir vers cette zone de friction inconfortable, à allumer la flamme purificatrice et à brûler ce qui ne me sert plus, dans le but de me rapprocher un peu plus de ma vérité et de ma vocation. C’est de ces cendres que naît la prochaine version de moi-même. Le phénix se relève, encore et encore et encore.
Je peux finalement accepter ce besoin impérieux de creuser de plus en plus profondément en mon être pour découvrir de quoi je suis fait et de quelle manière je peux être le plus utile au monde qui m’entoure.
Il ne fait aucun doute que ce processus de renaissance constante peut parfois être épuisant, tant pour moi que pour les gens qui m’entourent. Toutes mes excuses!
Une vie entière de croissance constante, autant sur le plan personnel et professionnel, présente bien sûr certains défis. Mais le contraire est une vie de stagnation passée à se demander ce qui aurait pu être.
Et ça, pour moi, c’est carrément inacceptable.
Et vous, qu’en pensez-vous?
Vous avez du mal à savoir où vous et/ou votre organisation en êtes en ce moment?
Vous avez peur de vous rendre compte que vous devriez être rendu ailleurs? Plus loin dans votre parcours? Avec une vision plus claire de celui-ci?
La prochaine fois que vous serez confronté à ces questions, pourquoi ne pas tout simplement tenter d’identifier, sans jugement aucun, les choses qui doivent être brûlées, nom de Fumseck, et faire place à votre prochain cycle de croissance?
N’hésitez pas à me le faire savoir, car je serais ravi d’entendre votre histoire.
Portez-vous bien.
Peter