Pendant des années, mes filles et moi avons tenté de convaincre ma femme d’adopter un chien et, grâce à notre persévérance, nous y sommes parvenus. Elle a toutefois accepté à une condition : nous devions choisir une race de petite taille et hypoallergène qui ne perd pas ses poils.

Nous avons donc entamé les recherches, et avons finalement opté pour une chienne de race morkie, soit un croisement entre un bichon maltais et un yorkshire-terrier. Lorsque je suis allé la chercher chez l’éleveur tout près de Montréal, elle pesait à peine deux livres! Nous l’avons baptisée Charlotte, mais tout le monde dans le quartier la surnomme Chari. Aujourd’hui âgée de trois ans, elle a atteint sa taille adulte et pèse près de 8,5 livres.

Sa présence nous comble d’amour et chaque fois que je la regarde, je ne peux m’empêcher de sourire et de la caresser. Sauf peut-être lorsqu’elle se met à aboyer au milieu de la nuit, ce qui me donne momentanément envie de la donner en adoption… mais bon, je m’éloigne du sujet.

Ironiquement, malgré sa petite taille, elle adore se livrer à des jeux de bataille dans notre lit. Si nous la retournons sur le dos et lui mordillons le ventre, elle nous mord en retour, mais juste pour s’amuser et jamais au point de nous faire mal. Un jour, j’ai pris conscience qu’elle ne craint pas que je la blesse. Je fais 20 fois sa taille, et pourtant, la dynamique de pouvoir physique n’existe pas pour elle; autrement dit, elle ne se préoccupe pas du fait que les choses pourraient mal tourner. Sa confiance en nous est absolue. 

C’est certain que nous avons créé un environnement qui favorise son sentiment de sécurité en lui faisant sentir que rien de mal ne lui arrivera dans notre famille. Puisque nous la traitons avec soin, elle ignore ce qu’est la maltraitance.

D’autre part, la plupart d’entre nous ont déjà fait la connaissance ou entendu parler d’un animal victime de sévices graves de façon prolongée et qui, dès qu’un humain s’en approche, tremble ou urine. Ils en sont venus à s’attendre à se faire maltraiter, car c’est ce qu’ils connaissent.

Je vous invite à transposer cette situation à toutes vos relations humaines, que ce soit à la maison ou au travail, avec vos collègues ou vos clients, ou même au lien que vous entretenez avec vous-même. Imaginez que les personnes de votre entourage sont convaincues que vous n’avez que leur intérêt et leur bien à cœur, et voient en vous gentillesse, générosité et bienveillance.

Cela susciterait-il des conversations plus ouvertes et constructives? Cela influencerait-il l’engagement de vos collègues de travail? Quelles répercussions cela aurait-il sur le succès de votre offre de produits ou de services si vos clients savent que l’intégrité est au cœur de vos valeurs? Quelles seraient les retombées pour votre marque, qu’elle soit personnelle ou organisationnelle?

Nous finissons tous par blesser quelqu’un à un moment ou à un autre, la plupart du temps sans le vouloir. Cela fait partie de l’expérience humaine. Nous pouvons toutefois veiller à toujours assumer l’entière responsabilité de nos actions et de leur incidence sur les personnes qui nous entourent.

Et vous?

Quelle attitude devriez-vous adopter, vous ou votre organisation, pour que l’ensemble de vos interlocuteurs se sentent en confiance comme Charlotte?

La confiance est fondamentale et sacrée. Elle doit être cultivée de façon intentionnelle.

Chaque fois que vous interagissez avec quelqu’un, que ce soit par courriel, par téléphone ou lors d’une réunion en personne, posez-vous la question suivante : mon comportement va-t-il renforcer sa confiance ou l’effriter?

Ajustez votre conduite en conséquence.