Lâcher prise – laisser ses chaines derrière soi

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Author —Auteur — Peter Georgariou

Notes introductives : Ce billet a été écrit un an et demi avant sa publication. Beaucoup de choses ont changé depuis. Je suis fier du chemin parcouru et j’espère que cette histoire saura vous toucher.

 

16 mars 2023

Aujourd’hui, j’ai rencontré Margaux (alias La coach) pour une autre séance bouleversante… de la meilleure manière possible.

Je voulais avant tout lui parler de deux choses : la voie vers une entreprise rentable et les prochaines étapes pour accomplir notre vision. Autrement dit, de la belle tension omniprésente qui consiste à vouloir faire de la place au présent et à l’avenir en même temps.

 

Rentabilité

Concernant le premier point, nous en sommes déjà à notre sixième année d’existence et pourtant nous avons encore du mal à atteindre un niveau de rentabilité constant.

Malgré cela, il y a beaucoup de victoires à célébrer. Nous sommes passés d’une idée dans un Starbuck à une équipe de 12 personnes qui travaillent avec des clients incroyables. Nous continuions de construire une culture saine et d’aborder les affaires d’une façon plus régénératrice et l’entreprise comme un endroit qui peut être énergisant plutôt que drainant, réparateur plutôt que punitif, et qui redonne plus qu’il ne prend.

Pourtant, le mantra que je répète constamment à nos clients du secteur caritatif et aux sociétés B-corp est également valable pour nous : « Pas de marge, pas de mission ». Nous devons solidifier les fondations de notre modèle de gestion pour continuer d’avoir l’impact que nous désirons sur le monde.

 

Vision

Pour ce qui est de la vision de notre avenir, tout a commencé avec la question suivante : si karmadharma, comme n’importe quelle personne, devait devenir la version la plus éclairée d’elle-même, à quoi cela ressemblerait-il? C’est avec cette question en tête qu’un groupe de karmadharma s’est réuni et a imaginé ce à quoi pourrait ressembler son potentiel futur.

Le groupe a donné naissance à un tableau Miró grandement esthétique des différentes possibilités.

 

 

Au cours de ma discussion avec Margaux, elle m’a demandé quelle était ma définition du succès en bout de course. Ma réponse a été immédiate.

  1. Un impact : aider les individus et les organisations à réaliser leur plein potentiel, à maximiser leur influence et à être fidèles à eux-mêmes tout au long de leur vie.
  2. Toujours être à la hauteur de ses choix. Avoir la liberté financière de pouvoir faire le travail que je désire, quand je le veux et là où j’ai le sentiment d’être le plus utile sur le moment. Pas de marge, pas de mission.

Le tableau Miró est à la fois une source d’inspiration, de motivation et de désarroi pour moi. Il m’arrive d’être angoissé par le chemin à parcourir pour se rendre du point A au point Z.

Je me heurte souvent à la question de savoir par où commencer. Comment résumer la prochaine étape vers le point B pour que nous puissions ensuite réfléchir aux points C, D, E et ultimement Z.

J’ai alors réalisé que pour que karmadharma atteigne son plein potentiel, je devais d’abord atteindre le mien.

Le niveau de conscience d’une organisation ne peut dépasser celui de son meneur.

Donc ma capacité et mon incapacité à devenir l’expression la plus complète possible de moi-même détermineront dans une large mesure la capacité de karmadharma à remplir sa mission. Je serai le frein à la réalisation de son potentiel.

 

Danser avec son génie

Dacher Keltner, dans son inspirant livre intitulé Awe: The New Science of Everyday Wonder and How It Can Transform Your Life, donne l’exemple d’un danseur comme étant une source d’émerveillement. Quelqu’un qui est capable de s’immerger dans la musique, de se mouvoir en toute liberté, en s’abandonnant complètement à la mélodie.

Entendre ça m’a stoppé net dans mon élan. Je ne crois pas pouvoir être ce danseur. Je suis trop pris dans les méandres du quotidien. Même si je me retrouvais seul dans une pièce, en tête-à-tête avec la musique, j’aurais peur de ne pas faire les choses « correctement », et de ce que les autres pourraient penser, pour finalement me demander pourquoi je n’arrive pas à lâcher prise. Ouf…

En repensant au tableau d’idées, je m’interroge : Qui suis-je pour accomplir ce travail? Je n’ai ni doctorat ni passé 20 ans à étudier l’être humain et l’épanouissement organisationnel… En quoi suis-je qualifié pour le faire?

Margaux m’a demandé : quelles sont tes qualités? Quel est ton superpouvoir?

La réponse est composée de deux éléments :

Tout d’abord, je suis un polymathe, une personne capable de faire de nombreux liens entre ses différentes connaissances. Qui en sait un peu sur beaucoup de sujets et qui décèle des tendances et des relations dans tous ses domaines de connaissance. Et qui en tire ensuite des informations pertinentes pour aller de l’avant.

Cette attitude est motivée par une curiosité insatiable. Un état d’esprit axé sur la croissance, qui offre un espace et des possibilités infinis pour remettre en question les suppositions et s’épanouir en apprenant à se tromper.

Deuxièmement, je suis capable de percevoir la dynamique d’une personne ou d’une pièce, de sentir ce qui se passe et ce dont on a besoin.

Est-ce suffisant pour devenir ce danseur? Pour danser sans retenue, sans s’en excuser?

 

De quoi vous protégez-vous?

Qu’est-ce qui m’empêche d’avancer? Ou, pour citer la question meurtrière de la séance, posée par Margaux : De quoi te protèges-tu?

La bombe était lâchée. Elle est tombée des cieux sombres de mon subconscient et a explosé au cœur de mon ego.

La réponse m’est apparue immédiatement, mais sur le moment, j’avais trop honte pour la révéler. Les dommages collatéraux émotionnels de cette prise de conscience ricochaient à travers tous mes sens et donnèrent lieu à une surcharge sensorielle.

Après quelques minutes, je lui ai finalement répondu.

Je me protège de l’échec prédit par ma mère (et par mon beau-père). La prédiction que je n’accomplirais rien. Que je ne pouvais rien faire par moi-même.

Me présenter dans le monde sans filtres et échouer transformerait leur prédiction en réalité.
Une carrière ratée ou une entreprise infructueuse transformerait leur prédiction en réalité.

Je me protégeais de l’échec que l’on m’avait prédit.

Bordel de merde. J’étais en colère contre moi-même. Me voilà, approchant rapidement des 50 ans sur cette planète et continuant à déterrer, de mon placard, des squelettes qui me tétanisent

C’est pour cette raison que je traîne avec moi la honte et le sentiment de ne jamais être à la hauteur. De ne jamais y arriver. De ne pas y parvenir. Incapable de célébrer la beauté et les victoires dans ce que j’ai accompli.

Je me suis perdu en essayant de me protéger de l’échec; une vie complète d’autosabotage sournois.

Margaux continuait son exploration : qu’est-ce que ça te fait ressentir? Au plus profond de toi?

Cette prédiction me paraît être un gros bracelet noir et rouillé, que j’ai trainé à la cheville toute ma vie, accompagné par sa chaine et son boulet.

– Que veux-tu en faire? m’a-t-elle demandé.
– M’en débarrasser, ce serait pas mal.
– As-tu la clé pour le faire?
– Non. Si je l’avais, je m’en serais débarrassé depuis longtemps.
– N’importe quoi. Tu as la clé.
– Comment oses-tu! (Pour information, j’ai dit ça dans ma tête)
– Alors où est-elle?

À tâtons, j’ai constaté que cette clé fictive se trouvait dans ma poche. Je l’ai sorti en utilisant mon crayon comme illustration matérielle.

Si ses yeux avaient pu parler, ils auraient dit : Et alors……?

J’ai baissé les yeux sur mes chaussettes, ironie du sort : leurs rayures me faisaient penser aux vêtements des prisonniers. J’ai ouvert le bracelet à l’aide de la clé et j’ai levé les yeux.

– Comment tu te sens?
– Pour être franc, un peu étrange. Toute mon énergie était en surcharge. J’avais certainement fait sauter un ou deux fusibles émotionnels.
– Où sont tes chaines maintenant?
– Juste ici, sous la table, en plein milieu du bureau.
– Veux-tu t’en débarrasser?
– Bien sûr.
– Où?
– Bonne question. Il y a une benne à ordures en arrière dans le stationnement.
– OK…?
– Tu penses qu’on devrait y aller maintenant?
– À toi de décider.
-Ok. Faisons ça, j’imagine.

La situation semblait un peu surréaliste, mais nous avons enfilé nos bottes et nous nous sommes dirigés vers le hall, puis vers les escaliers et enfin vers le stationnement où se trouvait la benne à ordures. Pendant tout ce temps, je traînais le boulet pas si fictif que cela sur mon épaule.

Nous nous sommes arrêtés devant la benne rouge. J’ai regardé Margaux. Elle a fait de même. J’ai balancé le boulet et les chaines dans la benne.

– Comment tu te sens?
– Mieux. Plus léger.

Je venais de me délester de toute une vie de honte, de culpabilité et de jugement. C’était (et c’est toujours) beaucoup à digérer. Voilà une séance d’accompagnement hors du commun. C’est le moins que l’on puisse dire.

Prendre conscience et faire un tableau de ce que représente toute une vie de douleurs, certaines dont on a connaissance et d’autres dont on ignore l’origine. Puis, s’en débarrasser d’un seul coup dans une benne à ordures. Bon sang. Quel moment!

La seule question qui reste en suspens, maintenant que j’ai nommé la chose et m’en suis débarrassé : suis-je capable de danser?

 

Et vous?

Des obstacles vous empêchent-ils, vous et votre organisation, de vous épanouir totalement?
Ressentez-vous leur présence sans pouvoir mettre le doigt sur ce qu’ils sont exactement et où ils résident?

Bienvenue à la fête. Vous n’êtes pas seul. Vous n’êtes qu’à un coup de fil ou à une recherche sur Google pour obtenir de l’aide. Ne laissez pas votre égo vous empêcher d’en bénéficier.

Peter Georgariou

PDG et fondateur

Fort de plus de 18 ans d’expérience dans les domaines de la vente, du marketing et des opérations, Peter fournit aux entreprises les structures, les stratégies et les plans de marketing requis pour les aider à réaliser leurs objectifs et leurs rêves. Il les aide à puiser dans leur potentiel et exploiter leur capacité à avoir un impact sur les communautés dans lesquelles elles vivent.

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